
LOGEMENTS BOUILLOIRES, COMMENT LES PROPRIÉTAIRES BAILLEURS PEUVENT-ILS AGIR ?
Alors que la France a déjà traversé 50 vagues de chaleur depuis 1947, un tiers des logements devient invivable pendant plusieurs semaines chaque été.
Pour les locataires, cette situation transforme les mois chauds en véritables épreuves.
Quant aux propriétaires bailleurs, ils font face à un enjeu croissant : garantir le confort thermique, préserver la santé des occupants et maintenir la rentabilité locative.
L'INCONFORT THERMIQUE, UNE RÉALITÉ STRUCTURELLE
Selon la Fondation pour le logement des défavorisés, 42 % des Français souffraient de la chaleur chez eux en 2024. Ce chiffre grimpe à 59 % lors des canicules. Ainsi, les jeunes, les personnes âgées, les familles monoparentales et les foyers modestes sont les plus touchés.
Notamment, les locataires vivant dans des logements sociaux sont exposés : 38 % d’entre eux déclarent un inconfort thermique.
De plus, les petites surfaces urbaines, les derniers étages sous les toits, ou encore les logements orientés plein sud sans protection solaire sont particulièrement vulnérables.
Même les logements classés A au DPE ne sont pas épargnés : 31 % sont jugés insuffisants en période estivale.
POURQUOI LES LOGEMENTS SE TRANSFORMENT-ILS EN FOURNAISES ?
La surchauffe estivale résulte de plusieurs facteurs combinés : mauvaise isolation, absence de protections solaires, manque de ventilation naturelle et matériaux comme le béton ou le zinc, qui emmagasinent la chaleur.
Par conséquent, les températures intérieures dépassent souvent les 30 °C, et peuvent même atteindre les 40 °C. En 2024, la chaleur excessive a causé le décès de plus de 3 700 personnes. Autant dire que le logement devient un enjeu de santé publique.
DES SOLUTIONS CONCÈTES POUR LES BAILLEURS
Heureusement, des interventions simples permettent d’améliorer le confort d’été :
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- Installer des volets roulants, des stores ou des brise-soleil
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- Poser des ventilateurs de plafond ou des brasseurs d’air
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- Installer la climatisation
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- Isoler les combles avec des matériaux performants comme la fibre de bois
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- Remplacer les vitrages par du double vitrage à contrôle solaire
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- Végétaliser les extérieurs pour créer des zones de fraîcheur
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De surcroît, ces travaux peuvent être soutenus par des aides publiques comme MaPrimeRénov’ ou les certificats d’économie d’énergie.
D’après la Fondation pour le logement, il faudrait investir environ 1,1 milliard d’euros par an jusqu’en 2040 pour équiper les logements en solutions de confort d’été.
UN INVESTISEMENT STRATÉGIQUE POUR LES PROPRIÉTAIRES
Un logement bien adapté aux fortes chaleurs séduit davantage les locataires. Il limite les départs, réduit la vacance locative, et améliore l’attractivité du bien.
De plus, l’arrivée prochaine d’un indicateur « confort d’été » dans le DPE donnera encore plus de visibilité aux efforts entrepris. À terme, certains biens pourraient même être exclus du marché locatif s’ils ne garantissent pas un minimum de confort thermique.
CONCLUSION : ANTICIPER C'EST PROTÉGER
Le logement « bouilloire » est en train de devenir le nouveau visage du mal-logement. Pour les bailleurs, il devient indispensable d’agir dès maintenant afin de préserver leur parc immobilier, parce que demain, ne pas offrir un confort d’été suffisant pourrait tout simplement empêcher de louer.